En 2021, plus que jamais, notre société sera sûrement encore marquée par l’obésinformation et son premier corollaire : la consommation de photos (et vidéos) jusqu’à plus soif. 🥴

Des photos, des photos, toujours des photos…

Au risque de passer pour un vieux de la vieille – ce que je suis peut-être un peu, étant né au siècle dernier – j’ai le sentiment que bon nombre d’entre nous prennent BEAUCOUP – TROP – de photos !

La faute ou grâce aux progrès technologiques qui ont rendu la photographie accessible et disponible instantanément aux quatre coins du monde, en quelques clics seulement. La faute ou grâce à un objet du quotidien en particulier : le smartphone.

Et vous, combien de fois par an regardez vous vos photos prises lors de vos dernières vacances ?

Omniprésents, nos smartphones semblent avoir décuplé en nous tous la peur de rater le moindre petit événement de vie, qu’elle qu’en soit sa valeur, nous poussant à photographier tout, et surtout n’importe quoi. En d’autres termes, je pense que notre production exponentielle de photos s’est accompagnée d’une perte de valeur proportionnelle.

Et si on ralentissait ?

A force de vouloir ne rien manquer, j’ai le sentiment que la plupart des gens ne se posent malheureusement plus cette question pourtant essentielle, avant d’appuyer sur le déclencheur : Pourquoi photographie-t-on tel ou tel sujet ? Et pourquoi photographier un même sujet jusqu’à plusieurs dizaines de fois, quasiment à l’identique, au pixel près, sans jamais en supprimer les inutiles doublons ?

Et vous, combien de photos doublons avez-vous sauvegardées sans les trier, sur votre gsm ou PC, l’année passée ?

La raison tient en un mot : la pellicule.

Je suis tout sauf nostalgique de la photographie argentique. Néanmoins, je regrette que sa quasi-extinction ait emporté avec elle un élément essentiel à l’origine de toute photo ou oeuvre d’art : L’INTENTION.

Mais revenons à cette bonne vieille pellicule.

En se numérisant, la photographie a supprimé cette charge onéreuse qu’était la pellicule photo. Hélas, elle a aussi progressivement emporté cette « intention » et, conséquence directe, la « valeur » même de la photographie.

En ces temps analogiques ancestraux, on réfléchissait à deux fois avant chaque prise de vue car on connaissait le prix d’une pellicule et de son développement. En supprimant ces coûts et en se démultipliant à l’infini, la photographie a fini par supprimer l’essentiel de sa valeur, qu’elle soit artistique, documentaire ou juste divertissante.

Et si on s’inspirait de cette rareté propre à l’argentique pour rendre à la photo ses lettres de noblesse ?

Selon moi, cette philosophie de la rareté est un prérequis pour qui veut progresser en photo. C’est d’ailleurs un des enseignements que j’aime partager lors de mes formations photo pour smartphone ou réflex. Moins de photos et plus de réflexion pour davantage de qualité.

Et si on imprimait à nouveau ?

Une autre façon de redonner de la valeur à ses photos est certainement de les imprimer. Oui, je parle bien de photos couchées sur ce bon vieux papier, comme au siècle précédent, mais en mieux. Jusqu’à l’arrivée du numérique, nous n’avions d’autre choix que d’imprimer des photos sur papier, souvent en petit format. Les plus courageux d’entre nous prenaient même le temps de les coller dans des albums photos.

En 25 ans, les appareils photo ne sont pas les seuls à s’être démocratisés. L’impression a également connu sa petite révolution. En 2021, exit les collages amateurs dans des albums photo XXL qui vous remplissent des étagères entières ! Tout un chacun peut, en quelques clics depuis son salon, créer et faire imprimer un beau livre avec ses photos de vacances ou de famille.

Personne ne me dira le contraire : un livre photo dans une bibliothèque a bien plus d’allure qu’une collection de fichiers dénommés IMG_001 & co prenant la poussière au fond de votre disque dur !

C’est d’ailleurs pour cela que je propose systématiquement à mes clients, pour qui je photographie un événement familial, de créer un livre photo sur mesure. Certes, cet objet représente un surcoût, rarement prévu dans un budget initial, mais le livre photo offre aussi et surtout une série de petits bonheurs…

le bonheur de se remémorer en feuilletant, ce baptême, ce mariage ou encore cet anniversaire…
le bonheur de partager ces tranches de vie avec vos proches, sur un support tangible…
le bonheur de transmettre à votre descendance ces événements de vie qui marquent une famille…

Autant de petits bonheurs dont la valeur affective est inestimable.

Redonnons du sens à la photo !

Comme le dit l’adage : « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures ». Et vous qui aimez la photographie, que faites-vous pour qu’elle conserve sa valeur et sa raison d’être ?

 

Source photo: Pixabay